Le Blog du Hacker fête ses 10 ans !

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25 mars 2013, 18h41. L’histoire de ce blog commence, je viens d’enregistrer leblogduhacker.fr chez OVH. Ça y est ! je peux parler de ma passion sur mon propre site. Une formidable aventure commence pour moi. Alors enfermé dans ma chambre chez mes parents, je ne me doute pas que j’écrirai cet article 10 ans plus tard. À vrai dire j’ai toujours préféré « faire puis réfléchir ». Commencer tout de suite, puis voir en chemin où tout cela me mènera.

Aujourd’hui je vois où cela m’a mené. Voici l’histoire du blog jamais racontée auparavant.

Les prémices

Le 25 mars 2013 n’est pas la date où tout a commencé pour moi.

Tout a commencé bien avant, dès 2007, lorsque j’ai reçu mon premier PC portable. Je me souviens que je faisais un mini chantage à mes parents. J’avais commandé pour Noël « soit un téléphone LG, soit un ordinateur portable« .

Mais dans ma tête j’avais fait mon choix. Le téléphone avait la fonctionnalité « slow motion » permettant de filmer en ralenti. J’étais obnubilé par cette fonctionnalité. Je voulais donc le téléphone !

En le comparant au tarif de l’ordinateur, le Père Noël aurait facilement fait le choix de m’offrir le téléphone moins onéreux, n’est-ce pas ? Mais il se trouve qu’il m’a offert l’ordinateur portable quand même. Presque déçu sur le coup, j’ai très vite compris que c’était le meilleur choix.

Mais que faire avec un ordinateur tout neuf ? J’ai vécu ce moment où l’on se retrouve sur la page d’accueil de Google et que l’on se demande ce que l’on va bien pouvoir chercher sur Internet. « Vidéos insolites » ! « Jeux en ligne gratuit » ! Hmm… non, apparemment il faut d’abord installer un « antivirus » ? Alors cherchons « antivirus gratuit » !?

Mais attendez, comment cela se fait-il que tous les logiciels soient plus ou moins facultatif, mais que l’antivirus et le pare-feu sont obligatoires ? Par coïncidence, je lis durant cette période un magazine du type « hacker news » comme je l’expliquais dans ma page de bienvenue.

Il ressemblait à ceci :

Il y avait un vrai clivage entre le côté très méfiant, préventif (et surtout naïf) de l’internaute lambda qui installe un antivirus et un pare-feu parce qu’il y aurait des « virus ». Sans savoir pourquoi, quand ni comment. Et le côté « hacker » cité dans le magazine qui lui promettait plutôt de « créer des virus », de « tout télécharger gratuitement » ou encore « d’espionner à distance ».

Jamais aucun magazine n’avait autant piqué ma curiosité ! Autant un magazine auto, brico ou eco, on comprend le principe. Mais un magazine qui parle de piratage, c’est légal ça ??? Rien que le lire donnait la sensation de faire quelque chose d’interdit.

C’est précisément à ce moment-là que j’ai compris que sans disposer d’une source de connaissance, personne ne sait rien sur ce sujet. Ni la famille, ni les amis, ni la TV et encore moins l’école. J’étais parti pour apprendre seul, grâce à Internet. Je n’avais aucune idée d’où trouver les autres magazines, et je n’ai jamais vraiment cherché à le faire. Sans doute par ce côté « interdit » que je citais, où je me voyais mal demander à mes parents des magazines de « piratage » pour le prochain Noël…

Pourtant, savoir ce que les autres ne savent pas lorsqu’on est ado, c’est plutôt fun. Les autres sont peut-être bons en maths, en allemand ou en histoire… mais moi j’avais décidé d’être bon en « hacking ».

Et me voilà à naviguer de forum en forum pendant des années, pour apprendre encore et toujours. Souvent c’était en anglais (nous sommes à ce moment avant les années 2010 et peu de contenu public sur le sujet existe en français).

Alors j’ai commencé par me focaliser sur les virus informatiques. J’avais enfin compris ce que cela signifiait concrètement d’attraper « un virus ». J’ai créé mes propres (faux) virus dits Batch. Sous-entendu des instructions CMD dans un fichier texte qui s’exécutent lors du double clic. Forcément cela faisait rire lorsque des gens cliquaient dessus et que mon « virus » ouvrait 10 bloc-notes et 10 cmd.exe 😂 Ils pensaient être infectés et que j’étais une sorte de génie hacker, alors que j’avais écrit quelques lignes aussi banales que start notepad.exe

L’Université, le déclic

On arrive au début des années 2010, me voilà à l’Université. Cela parce que j’étais refusé en DUT informatique. La lettre de refus indiquait que mes notes en maths au lycée étaient trop mauvaises pour prétendre à un DUT.

Du coup je suis allé en FAC de maths informatique. Oui vous avez bien lu. Le nul en maths et allé en FAC de maths, parce que c’était le dernier choix sur ma liste « admission post bac » et que je n’avais pas 6500€ à débourser pour une école privée d’informatique.

Selon moi, cette FAC c’était 80% de maths, 10% d’informatique et 10% pour le reste, surtout au début. Je ne voulais pas faire du Ocaml, ni de l’algorithmique, ni de l’analyse matricielle, ni de l’algèbre linéaire, ni de la physique des fluides (no fake) ! Qui m’a donné ce programme de formation ?! J’avais déjà appris le langage C en autodidacte et je croyais que c’était le meilleur langage de programmation pour l’informatique ?

Une anecdote en passant : l’un des enseignants à la FAC, qui semblait fâché pour une raison que j’ignore pendant un événement portes ouvertes de l’Université, me disait haut et fort « L’informatique C’EST PAS Facebook !!! faut pas venir là pour ça !!🤬 ». Mais j’ai rien dit moi…? et puis pourquoi pas Facebook ? 🙄 N’était-ce pas un modèle d’entreprise tech à succès ? N’y a-t-il pas de code derrière tout ça ? J’ai jamais osé demandé. Pour le contexte, la mode des réseaux sociaux commençait, tout le monde ou presque parlait en bien de Facebook à ce moment. Mais j’ai vite compris qu’effectivement l’algèbre linéaire qu’il enseignant « c’était pas Facebook ». Navré Monsieur, mais c’était pas de l’informatique non plus, pour MOI.

Ne me demandez pas ce que ça signifie, je ne sais toujours pas.

Vous l’avez compris, l’Université n’était pas ma tasse de thé. Je ne dis pas que j’avais raison de penser ça. L’Université est utile et apporte beaucoup de compétences fondamentales transverses (gestion du temps, du stress, travail en équipe, méthodes d’apprentissage, il y avait même de la programmation à un moment donné !…). Et si les maths sont utiles dans certaines disciplines de l’informatique, tant mieux. Mais je ne pensais pas ainsi à l’époque. J’étais là « par défaut », pas par vrai choix. Et cela a sans doute forgé mon esprit critique et mon envie de faire les choses « autrement« . Un état d’esprit qu’on va lier, pour me rassurer, à celui des hackers (?)

Mais officiellement être « hacker » ce n’est pas un métier, « il faut un diplôme pour avoir un bon travail » me répétait-on. Et donc mon métier ciblé par défaut devenait « ingénieur informatique » comme la plupart des étudiants.

Mais attendez une minute ? Pourquoi le métier de « hacker » n’existe pas ? Je veux dire de « gentil hacker » ? Celui qui aide à combattre les piratages en se mettant dans la peau des vrais pirates. Le côté sombre c’est marrant deux secondes, et ça paie surement bien… mais pour aller en prison ensuite c’est moyen 😏. Dois-je vraiment faire un métier « par défaut » lui-aussi ? Pourquoi je rentre dans aucune case ? Mais quel cassos.

À propos du « côté sombre », je fréquentais des forums de hacking durant cette période. Sans jamais être officiellement avouée, l’idée était souvent de pirater les autres, pas de se protéger, il ne fallait pas que je me voile la face. Je n’avais aucun contrôle sur le site ni sur les membres. Les modérateurs changeaient souvent et/ou supprimaient ce qu’ils voulaient, le site lui-même se faisait pirater… bref. Tout cela était très peu stable sur le long terme pour un passionné par le sujet. Je devais faire mon propre site pour publier mon propre contenu sous ma propre responsabilité.

Rajoutons à cela le fait à ce moment de me sentir nul, pas à ma place, rejetant la société, les mondanités et la bien-pensance. Et me voici à chercher comment gagner de l’argent sur Internet. Ce n’est pas gagner de l’argent en tant que tel que je cherchais. Mais la liberté de faire autrement. Je n’avais pas le choix. Si mon parcours avait été parfaitement aligné avec mes objectifs, j’en n’aurais pas été là… je fais donc ça un peu par dépit… Je devais gagner de l’argent pour pouvoir continuer à faire ce que j’aimais sans avoir besoin de suivre des cours que je n’aimais pas, et plus tard de suivre les ordres d’un patron que je n’aimerais pas non plus, qui sait ?

J’avais déjà redoublé 2 ans en licence, peut-être que je n’y arriverais jamais avec ces maths ? ou que ce sera encore pire ensuite ? Est-ce que je vais perdre mon temps au final ? C’est sûrement déjà trop tard pour faire autre chose ? Il me fallait une échappatoire maintenant, un plan B au cas où.

Entre 2011 et 2013 je fais ainsi mon propre blog gratuit sur le hacking, par pure passion. Ça y est j’ai enfin mon propre site ! Mais hormis des visites je n’ai pas grand-chose. Je ne suis pas libre avec ça et je ne peux rien personnaliser sans payer… Je devais continuer de suivre les cours pour trouver plus tard un travail… J’ai donc envie de lancer ma propre micro-entreprise. Mais comment ? personne ne fait ça dans le coin… Et dans quoi ? Le hacking ? je n’ai rien à vendre. Les jeux vidéos ? je suis trop noob. Je procrastine, mais je décide de lancer un site sur Team Fortress 2 comme j’y jouais quotidiennement. Je pourrais ainsi mettre en ligne un guide pour devenir pro (lol. 😅). Et puis si j’arrive à le vendre… pourquoi pas ? Ça me ferait un mini business pour pouvoir continuer mon blog de hacking tranquillement à côté ?

Ce guide et même le site n’auront jamais vu le jour. Je ne savais pas quoi faire, ni par où commencer.

Je tombe ainsi sur le blog d’Olivier Roland. Olivier expliquait qu’il était possible de vivre de son blog, et donnait des témoignages comme celui d’un certain « Roy » qui aurait gagné 7000€ en une semaine. Wow… « surement une arnaque » en lisant le titre. Mais en continuant ma lecture, je me dis que c’est peut-être possible après tout et qu’il suffirait d’essayer au moins ? En plus Olivier répétait qu’il fallait parler de sa passion avant tout. Comme si le thème semblait évident.

Un blog sur le « hacking » ?

Me voilà en train de sécher mes cours de maths. Une fois n’est pas coutume 🤭, je suis dans la salle informatique adjacente à celle de mes camarades qui sont en train de faire des développements limités.

La Fac d’informatique en image

C’est décidé, moi je crée mon site. Nous y voilà, j’enregistre mon propre nom de domaine (celui que vous voyez dans la barre d’adresse) que j’héberge sur le serveur déjà acquis auparavant pour mon projet de guide de jeu vidéo. Au moins qu’il serve à quelque chose… Les premiers articles du blog seront donc écrits à l’Université, « pendant » mes cours de maths…

Mais de grosses difficultés se posent rapidement : faire un (vrai) blog ce n’est pas juste écrire des articles. Il faut faire le design, faire de la publicité, répondre aux commentaires, installer/coder les fonctionnalités nécessaires, sécuriser le tout et j’en passe beaucoup. Même avant tout cela, il faut installer un serveur dédié (j’y tenais) donc installer un serveur mail, un serveur web, le pare-feu, les sauvegardes et déboguer tout cela H24 quand on est autodidacte. Alors ok la FAC « c’est pas Facebook », mais apparemment tout ça n’était pas dans le programme non plus ?

Attendez, j’oubliais les démarches administratives : contacter un juriste pour savoir si mon projet et viable (c’était « non »), faire un business plan, m’inscrire en tant que micro-entrepreneur (pas de catégorie « blog » ni « hacking »…), contacter des comptables pour la gestion de la micro, les impôts pour les formats de factures… chacune de ces étapes impliquant évidemment de nombreuses autres démarches sous-jacentes.

Voici la photo de mon bureau que j’avais prise pour l’illustration avant/après création de la micro entreprise :

Aïe, c’est bien de vouloir faire autrement et d’essayer d’être « libre » 😖. Mais là c’était raté ! c’était à l’inverse une tonne de boulot que je m’imposais. Que des difficultés, des refus, des inconnues, et le con que j’étais fonce quand même. Heureusement que je ne savais pas par avance qu’il y avait tout cela à venir, sinon je n’aurais peut-être pas osé… L’avantage de « faire d’abord puis réfléchir ensuite » ?

Pas grave niveau vie sociale vu que j’en n’avais pas. Je me souviens à ce propos avoir répondu à mon premier « hater » peu avant minuit le soir de la Saint Sylvestre. Mon article « comment avoir 1000 J’aime en un jour sur Facebook » ne lui plaisait pas, c’était « pas du hacking, pas légal, un blog de lamer pour Kevin, vas étudier pov c**, tu sors de nulle part ». Il m’avait cassé le moral pour le jour le plus festif de l’année. Mais c’était probablement mérité… c’était un tuto pompé sur un site américain que je n’assume pas forcément. Je m’en vois désolé si certains articles ont été choquants/mal écrits/inutiles. J’ai pris des heures à lui répondre un gros mail (resté sans réponses) pendant que les invités dinaient à table. Le tout en m’excusant à moitié, je crois même que j’avais temporairement dé-publié l’article. Bref, cela pour dire qu’il n’y avait pas de jours fériés ni de weekends pour moi. Même quand il suffisait d’ignorer et de passer à autre chose, je répondais et le blog passait avant tout.

En cours, j’essayais tous les jours de manger un sandwich devant mon écran, quel gain de temps ! Et puis c’était quoi cet emploi du temps avec : Maths de 9h à 11h, puis plus rien autour de midi, jusqu’à Maths de 15h à 17h. Je fais quoi tout seul à l’Université pendant la pause de midi ? J’avais pas de train pour rentrer et revenir. Mon Dieu mais je hais cette Fac !! 😥

Oh non, attendez ! N’avais-je pas là beaucoup de temps à passer pour mon blog ! C’est quand même fou d’aller à l’Université pour apprendre l’informatique et finalement de l’apprendre en autodidacte tout en séchant les cours… Mais d’accord…, je l’admets, c’était de ma faute, il fallait mieux choisir mes vœux à la base… inutile d’en vouloir à l’Université ou au système. Les autres n’ont pas de soucis avec les maths et sont bien contents de les apprendre.

Mais moi je devais absolument essayer d’obtenir au moins 10/20 pour valider mon diplôme, « donc avoir un travail plus tard » au cas où… Le plan B nécessitant un plan A d’abord… J’avais même passé un semestre avec 9,75/20, arrondi à 10/20 par le jury (ils ont dû se dire que sinon je ne passerais jamais, merci à eux). Donc mon objectif était d’avoir au moins 9,75/20 ! Ptet même 9,749 en arrondissant ? Du coup 9,746 ça passe encore ? Oui, j’en étais arrivé là.

Pour l’anecdote, j’ai ensuite contacté Olivier Roland qui proposait des échanges de liens entre son blog et celui de ses visiteurs. J’ai voulu publier sur son site un article sur la sécurité WordPress (celui-ci). Mais il m’a gentiment expliqué que cela ne serait pas possible, ma proposition était « trop technique ». J’étais attristé, mais je comprends aujourd’hui que souvent le grand public reste désintéressé par les détails techniques qu’il perçoit comme étant trop compliqués. Et d’autre part que recevoir un message de M. Random d’Internet qui vient de créer Le blog du « hacker » 😓 avec un logo moche peut paraître surprenant.

Mon tout premier logo fait sous Paint.

S’en suivent de longs mois où je rédige du contenu tout en apprenant. Je dévore tout : failles web, failles réseau, failles systèmes, ingénierie sociale, programmation… Plus on me rejetait, plus je voulais apprendre et me focaliser. Je cherchais des cours d’Université pour les « BAC+5 » pour être sûr d’avoir du contenu avancé et de qualité. J’apprenais l’anglais juste pour lire des sites américains sur le hacking. Je passais mon temps à la bibliothèque pour lire tous les livres sur le sujet. Bref je voulais TOUT savoir quitte à exploser. Oui je « sors de nulle part », mais je suis déterminé comme jamais. Apprendre tout pour pouvoir aider le plus grand monde, tel était mon but. Et tel l’est encore aujourd’hui. Sans plan ni rien, l’école c’est moi, le patron c’est moi, le comptable c’est moi, l’ordinateur (?) c’est moi. Je prends tout ce que je vois. J’ai des vraies ambitions, enfin ! Et surtout beaaacouuup de boulot.

Tout vient à point à qui sait … ?

Attendre. Voilà ce qui semble être la voie que j’ai choisie. Attendre d’avoir des visites, attendre de gagner en visibilité, et finalement attendre de gagner de l’argent pour pouvoir continuer ainsi sur le long terme ? Et hormis les pubs Google qui me rapportent quelques euros par mois, je n’ai encore rien et cela fait déjà 9 mois. Et c’est sans compter le formidable support de certains camarades : « alors ça gagne ton site ? 😁 », « tu arrives à t’en sortir ? 🤐 », « alors ça va le ‘hacker’ ? 🤣🤣 ». Pourquoi tout le monde semblait contre moi ? Sûrement parce que vu de l’extérieur ça semblait nul…

Attendre donc, mais aussi résister et me défendre pendant ce temps. Car en plus de tout le poids que je me suis mis sur le dos, il fallait être mentalement solide pour affronter le manque de considération de certaines personnes. Puis les attaques des visiteurs qui estimaient pour diverses raisons que ce n’était « pas un blog de hacking ». Un jour on m’a demandé de tout arrêter sous peine de me signaler à toutes les communautés hacking francophone (paroles de concurrent). L’autre jour de tout arrêter car c’est très risqué (paroles de juriste). Ou même de tout arrêter parce que le savoir doit rester caché et réservé à l’élite (parole de pirate qui cherchait une raison pour lancer son DDOS).

Curieusement, c’est ce qui m’aura forgé. Plus on m’attaquait, plus je voulais continuer à en faire plus et mieux. Et puis au plus profond de moi-même je me suis toujours dit : pourquoi arrêter quelque chose que je poursuis légitimement ? J’ai tenu une éthique depuis le jour 1 sans flancher. Arrêter tout serait me dire que je fais ou faisais quelque chose d’illégal ou de malsain.

Bien heureusement j’ai eu beaucoup plus de messages positifs tout de même, de l’aide pour écrire du contenu, corriger des choses ou faire connaître le blog. J’ai noué des véritables amitiés avec d’anciens « visiteurs ». L’idée n’est donc pas de dire que tout allait mal, loin de là. Et jamais je ne regretterai d’avoir commencé et tenu ce blog.

Mon regret sera tout de même d’avoir choisi un tel titre de blog de par la connotation du terme « hacker » et de par l’aspect prétentieux qui peut en découler. Peut-être même que cela explique les moqueries et les attaques que je citais. Je disais que je suis du type à « faire d’abord puis réfléchir ensuite ». Eh bien tout le nom de ce site repose sur ce principe.

Je décide enfin d’écrire mon premier guide numérique en fin d’année 2013 : « Protéger son ordinateur et sa vie privée ». Guide dans lequel je me base sur mon apprentissage des « techniques de pirates » pour aider le lecteur à sécuriser correctement son ordinateur. Mon mot d’ordre : aller bien plus loin que la recommandation classique selon laquelle il faut installer un antivirus et un pare-feu. Je passe des mois à l’écrire, toujours pendant que je séchais les cours et puis le weekend. Je ne sais pas quel prix mettre, mais plutôt un prix bas pour éviter que ce soit trop choquant si jamais ça ne plaît pas ? J’aurais même dit « gratuit » mais comment vais-je payer le serveur, le nom de domaine, le train, sans même parler d’un éventuel « salaire » ?

Décembre 2013, ma première vente ! Une certaine Patricia achète mon guide. Je gagne 19€ 🤑. C’est plus que ce que je gagnais avant en un mois avec les pubs Google. Wow, incroyable ce mail de Paypal qui dit « notification de paiement reçu ». Patricia, si vous me lisez aujourd’hui, je vous dédicace cet article.

Couverture de mon guide en 2014

S’en suivront d’autres guides au fil des années : nettoyage pc, anonymat, programmation, hacking éthique que je vendrais jusqu’à atteindre un SMIC 4 ans après le création du blog. Au delà du SMIC, l’objectif c’était de donner du contenu de qualité. Tout ce qui était auparavant réservé à une « élite », tout ce que j’ai appris depuis des années, je le mets au grand jour. Mon angle, ma différence sera d’aider le plus grand nombre par la vulgarisation des techniques employées contre tous.

À ce moment je suis en master d’informatique et en stage de fin d’étude chez Capgemini où j’ai candidaté pour un poste de « développeur .NET » un peu par défaut (oui…décidément). Mais c’était le plus proche de ce que j’aimais faire. Poste finalement converti en consultant sécurité dès l’entretien car ma passion dégoulinait de mes pores. Mon stage s’est très bien passé et j’en garderai un excellent souvenir. Car je bossais dans la cybersécurité ! je pouvais même faire des propositions 😎.

J’apprenais le métier de consultant, la vie en entreprise, et ça me plaisait vraiment. J’en garde d’ailleurs une anecdote curieuse, car mon manager m’a dit à la fin qu’il a l’impression que j’ai raté mon stage. Je ne comprenais pas pourquoi. Sans doute parce que le sujet initial a été modifié et que je semblais ne pas être au bon endroit. Mais moi ça ne me dérangeait pas, au contraire j’étais marginal depuis des années.

Résultat, 19/20 au mémoire de stage, probablement la meilleure note jamais reçue de tout mon parcours universitaire. Et je crois que c’était aussi la meilleure note de la promo (?) Bah oui, je faisais enfin de la cybersécurité ! Je n’avais rien raté, j’avais des tâches que j’aimais !

Mais,… n’aurais-je pas là trouvé un travail qui me plaît ? Est-ce que finalement mon plan A aurait fonctionné à la toute fin ? J’ai appris les maths pour faire de la cybersécurité quand même ? Oui… on dirait bien… mais à ce moment… j’avais déjà bien entamé mon autre projet, mon « plan B »… Je ne pouvais plus abandonner ce que j’avais commencé. Et malgré les deux propositions d’emploi en CDI pour un poste de consultant, j’ai donc décidé de garder mon petit « SMIC » en tant qu’indépendant et partir sur le plan B. Ou plutôt d’inverser les plans… maintenant j’essaie d’abord mon blog, et en plan B je ferais consultant.

Je voulais en effet la liberté de passer tout mon temps devant mon écran à faire ce que j’aime. Cela m’a plutôt fait sacrifier des weekends entre potes, des moments de détente, et j’en passe. Ma conception de la liberté serait elle-aussi marginale ?

Mais au final le blog et mon expérience m’ont apporté bien plus : la satisfaction d’avoir amélioré des vies entre piratages évités et conseils pour faire carrière dans le domaine. La satisfaction également de pouvoir écrire ces lignes 10 ans après. Et pourtant j’ai toujours ce sentiment de pouvoir faire plus et mieux. Ce besoin d’apprendre pour ne jamais me reposer sur des acquis.

Même si aujourd’hui les guides ne sont plus en vente, je continue à faire vivre ce blog car c’est devenu comme un enfant que je vois grandir. C’est devenu un espace qui a permis à beaucoup d’entre vous d’apprendre gratuitement le hacking éthique.

Aujourd’hui, Le Blog du Hacker c’est 19,9 millions de pages vues, 11,2 millions de visiteurs uniques, 388 articles et 20 693 commentaires dont 20 spams en cours de suppression. Cela en 10 ans. Et au delà de ces chiffres ce sont surtout les milliers de mails de personnes ravies d’avoir pu apprendre quelque chose qui me rendent fier. Je souris souvent devant mon écran en vous lisant même si ça ne se voit pas. Je suis content pour vous. J’ai d’une certaine manière fourni du contenu que j’aurais moi-même aimé lire il y a 10 ans.

J’ai passé des heures, jours, mois, années assis devant mon écran. Parfois plus de 11h par jour, à en avoir mal au dos. Mon parcours n’est pas un mode d’emploi, je ne suis finalement qu’un type borné qui a toujours voulu apprendre ce domaine et qui a toujours adoré l’enseigner.

Je suis depuis passé à Cyberini et aux formations cybersécurité dans cet objectif de pouvoir toujours mieux impacter positivement votre futur. L’idée est de prendre tout ce que j’ai appris, pratiqué et vécu depuis + de 10 ans et de le transposer de façon à ce que vous puissiez « aspirer mon cerveau » pour acquérir à votre tour les compétences dans le domaine, sans avoir à passer par le même chemin, les mêmes erreurs et problèmes. Car en regardant en arrière, je peux apercevoir des raccourcis, les premiers étant de disposer des bonnes connaissances et des bons conseils d’apprentissage. En effet, aujourd’hui les parcours universitaires ne sont pas beaucoup mieux adaptés. Et plein de mythes sur l’apprentissage ont la vie dure.

À vous qui me lisez aujourd’hui, merci d’être là. Merci de me suivre depuis ces années. Merci pour votre confiance.

Joyeux anniversaire Le Blog du Hacker.

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