Identité numérique et faux profils

  1. Accueil
  2. Anonymat
  3. Identité numérique et faux profils

Sur Internet, nous avons un problème lié à la gestion de l’identité numérique.

De plus en plus de services traitent nos données personnelles et de plus en plus d’informations privées sont volontairement partagées pour obtenir une expérience plus personnalisée en ligne.

C’est sans compter les moyens d’espionnage de plus en plus intrusifs provenant à la fois des organisations gouvernementales et des services en ligne divers.

En d’autres termes, les violations de la vie privée inquiètent de plus en plus à l’heure où les internautes partagent plus que jamais leurs données personnelles.

identitenumerique

Qu’est-ce que l’identité numérique ?

Il s’agit d’une notion dont on entendra de plus en plus parler. L’identité numérique est une représentation virtuelle d’une entité réelle. On parle ici d’entité, car l’identité numérique peut s’appliquer à une entreprise ou à un organisme et non pas seulement à une personne.

L’identité numérique pose à la fois problème pour les internautes (anonymat, contrôle des données personnelles, etc) et pour les sites marchands (transactions frauduleuses, faux comptes, etc).

Selon Cifas, une entreprise britannique à but non lucratif luttant pour la protection des entreprises et des particuliers contre les cybercrimes, 41% des fraudes en ligne sont des fraudes d’identités. Les fraudes d’identité concernent les créations de fausses identités et de faux documents, elles ne sont donc pas à confondre avec l’usurpation d’identité.

Et d’après un sondage de l’ObSoCo (Observatoire Société et Consommation), on apprend que 42% des Français estiment l’usurpation d’identité comme le risque le plus préoccupant lié aux données devant la fraude à la carte bancaire.

L’identité numérique n’est pas forcément déclarative, mais peut-être calculée ou déduite. C’est-à-dire qu’il ne s’agit pas que d’informations publiées par un internaute sur lui-même, mais également de recoupements d’informations sur un individu. Et, il existe des outils de récolte de données complets pour automatiser ces tâches :

Exemple (très minime) de recoupement de données, recherches précises et automatiques sur une entité ainsi qu’une représentation graphique réalisée par un outil professionnel (Maltego).

Les transactions numériques falsifiées

Du côté des services traitant les données, on a vu qu’un autre problème se pose, celui des transactions falsifiées.

Les usurpations et autres fraudes d’identités permettent d’effectuer des transactions douteuses ou d’accéder à des services non autorisés. Et environ un quart des transactions analysées par ThreatMetrix (entreprise de sécurité américaine) sont frauduleuses.

identie-numerique-transactionsD’un côté, l’utilisation de fausses identités garantit l’anonymat des internautes, mais de l’autre côté il pose problème pour les entreprises dont les transactions se retrouvent falsifiées. Un problème à double tranchant…

Comment protéger son identité numérique

Protéger son identité numérique est relativement difficile, car nous avons presque tous laissé (beaucoup) de traces de nos activités passées.

Ces traces étant souvent difficiles à supprimer, mais faciles à retrouver.

La protection est donc la plus efficace à partir du moment où la prise de conscience a eu lieu, et plus tôt elle a lieu, mieux c’est.

Bien que les lois autour de la « vie privée » ne soient pas toujours totalement abouties, il y a des grands points bien définis et encadré par une ou plusieurs lois aussi bien au niveau national qu’européen.

La loi Informatique et Libertés (et le Réglement Général sur la Protection des Données en Europe)

Cette loi renforce le droit des personnes sur leurs données. Les traitements des données personnelles par le sites web sont encadrés et les internautes ont le droit d’obtenir ou de faire supprimer des données les concernant.

Plus d’informations sur la loi Informatique et Libertés via le site de la CNIL. Le RGPD renforce cette loi et l’entend à toute l’union européenne.

Droit à l’image

Le droit à l’image est plutôt bien protégé en France. La loi punit les personnes utilisant les paroles ou l’image d’autres personnes sans leur consentement. Même chose pour les atteintes délibérées à la vie privée d’autrui.

Droit à l’oubli numérique

Le droit à l’oubli a notamment été médiatisé lorsque Google a lancé le formulaire de demande de suppression de contenu, afin de faire supprimer des informations personnelles du moteur de recherche. Petit problème cependant, supprimer les données du moteur de recherche n’implique pas la suppression totale des données. D’autres démarches sont donc potentiellement à initier.

De façon plus concrète, la protection de la vie privée repose à la fois sur des mécanismes techniques et sur des bonnes pratiques.

Protections techniques

Bien que difficile à garantir à 100%, l’anonymat est notamment renforcé via des services VPN. Vous pouvez également utiliser des outils en ligne permettant de détecter des faux profils notamment sur les réseaux sociaux. Même si la détection de faux comptes en ligne repose également beaucoup sur le bon sens, voir dernier point ci-dessous.

Bonnes pratiques

Peut-être le point le plus important, les plates-formes de partage de photos & vidéos comme Instagram et Snapchat ont favorisé les publications d’informations personnelles.

Entre 2006 et 2012, on note une augmentation des partages pour chaque type de données personnelles étudiées dans un sondage de Pew Internet Parent :

91% des personnes interrogées publient des photos d’eux-mêmes, et plus d’une sur deux partagent leurs adresses e-mail.

Les informations une fois publiées appartiennent à Internet et il est absolument impossible de contrôler qui les copie, les republie, les étudie, les sauvegarde, etc.

À défaut de ne jamais rien publier sur Internet et utiliser l’informatique comme en 1990, il est donc judicieux de publier du contenu sans dangers futurs pour nous-mêmes.

Il faut pour cela bien se demander si une photo ou une information personnelle publiée serait affichée dans la rue sur la face d’un immeuble sans soucis particuliers.

Utiliser Internet et tous les moyens actuels de partager des informations est une bonne chose, mais il faut veiller à ce que les informations partagées restent de moindre importance pour le public, à défaut de pouvoir les contrôler.

Articles similaires

Menu